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Heine / Marx
Révolution, libéralisme, démocratie et communisme
de Lucien CALVIÉ
Henri Heine (1797-1856) et Karl Marx (1818-1883) prennent part au débat allemand et européen sur les événements – de 1789 à la Commune de Paris, en passant par 1830 et 1848 – et l’idée révolutionnaires. Dans la descendance d’un Hegel interprété dans un sens libéral, voire révolutionnaire, le second pourrait être considéré comme le « fils » du premier. Avec la radicalisation de l'hégélianisme critique (les frères Bruno et Edgar Bauer, Arnold Ruge, Moses Heß) à partir des années 1830, Heine fait figure en 1844 de précurseur, puis d'illustre « compagnon de route » littéraire de Marx.
L'écart demeure grand entre eux deux, cependant, sur le bonapartisme, la question nationale et cette « science de la liberté » élaborée selon Heine depuis 1789, mais tenue par Marx pour une des sources des libertés bourgeoises, selon lui « illusoires » ou « formelles ». À partir de 1845, le « compagnon de route » Heine n'accompagne pas Marx dans l'élaboration d'une « science » supposée de l'histoire et des sociétés. Et il ne sait bien sûr rien de la « coupure épistémologique » tenue par Louis Althusser, au début des années 1960, comme décisive dans la constitution du marxisme comme « science » fondée sur un matérialisme à la fois historique et dialectique.
À l'occasion du 130e anniversaire, en 2013, de la mort de Marx et dans une perspective intellectuelle et politique renouvelée, l'examen du couple Heine/Marx et un retour critique sur l'interprétation althussérienne de Marx permettent de comprendre la longue négligence du marxisme à l'égard d'une démocratie révolutionnaire liée au « modèle » de 1789 et écrasée, en apparence au moins, entre le capitalisme bourgeois et libéral et la révolution prolétarienne ou communiste. Négligence lourde de conséquences de 1917 à la fin du XXe siècle, autour de ces deux événements liés entre eux que sont, à partir de 1989-1990, la prompte unification étatique de l'Allemagne et le long et parfois dramatique éclatement du système soviétique et de ses marges.
Synopsis
L'écart demeure grand entre eux deux, cependant, sur le bonapartisme, la question nationale et cette « science de la liberté » élaborée selon Heine depuis 1789, mais tenue par Marx pour une des sources des libertés bourgeoises, selon lui « illusoires » ou « formelles ». À partir de 1845, le « compagnon de route » Heine n'accompagne pas Marx dans l'élaboration d'une « science » supposée de l'histoire et des sociétés. Et il ne sait bien sûr rien de la « coupure épistémologique » tenue par Louis Althusser, au début des années 1960, comme décisive dans la constitution du marxisme comme « science » fondée sur un matérialisme à la fois historique et dialectique.
À l'occasion du 130e anniversaire, en 2013, de la mort de Marx et dans une perspective intellectuelle et politique renouvelée, l'examen du couple Heine/Marx et un retour critique sur l'interprétation althussérienne de Marx permettent de comprendre la longue négligence du marxisme à l'égard d'une démocratie révolutionnaire liée au « modèle » de 1789 et écrasée, en apparence au moins, entre le capitalisme bourgeois et libéral et la révolution prolétarienne ou communiste. Négligence lourde de conséquences de 1917 à la fin du XXe siècle, autour de ces deux événements liés entre eux que sont, à partir de 1989-1990, la prompte unification étatique de l'Allemagne et le long et parfois dramatique éclatement du système soviétique et de ses marges.
Synopsis
Dates
Créé le 6 janvier 2014
Éditeur
Uzès, Inclinaison