Michel Decar: Waldemarwolf (2010)

Traduction collective dirigée par Hilda Inderwildi

Si l’étymologie du prénom Waldemar – puissant dominateur – crée un effet de décalage avec le manque d’assurance du protagoniste Cornelius Crabe, drôle et attachant, la concaténation des univers forestiers et maritimes fait écho à son caractère hybride et son évolution dans la pièce : après avoir subi à la grande ville la fascination des quartiers interlopes en marge de la vie sociale autorisée et diurne, il finit par se glisser dans « un espace à sa taille », à la campagne. La colocation « expérimentale » où Cornelius doit, bien malgré lui, partager son inconstante amoureuse Mine avec Boy Hornbach, artiste douteux et don juan, met en abyme, sur le mode humoristique, un monde d’amours déçues, de relations humaines avortées ou superficielles. Waldemarwolf compose un ballet subtil dans lequel l’onirisme et la confusion conduisent à de singulières épiphanies. C’est une œuvre forte qui prolonge celles de Lenz et Büchner.
Dates
Créé le 12 mars 2014
Éditeur
Collection bilingue « Nouvelles Scènes – Allemand », PUM (Presses Universitaires du Mirail) 2014.